Au début des années 90, Jamel Mestaoui reprend les trois célèbres enseignes primeurs situées rue Cler, dans le 7e arrondissement de Paris. Puis, l’aventure pousse petit à petit et il part à la conquête de nouveaux arrondissements : rue Mouffetard, Montmartre, Denfert-Rochereau… Aujourd’hui, Au Bon Jardinier, ce sont 7 boutiques au cœur des rues commerçantes les plus emblématiques de Paris. Iman, la fille de Jamel, nous livre l’histoire d’un petit primeur, devenu grand.
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Iman Mestaoui, je suis responsable Marketing et Communication et en charge du business development de la chaîne de magasins primeurs Au Bon Jardinier. Après un parcours en droit puis en commerce, et baignant dans le milieu des fruits et légumes frais depuis ma naissance, c’est tout naturellement que j’ai rejoint l’entreprise familiale à la fin de mes études en 2015.
Peux-tu nous raconter votre histoire ?
C’est une véritable histoire familiale ! Dans les années 90, mon père Jamel Mestaoui décide de se lancer et d’ouvrir des boutiques primeurs avec son associé et meilleur ami. Son idée était de couvrir tous les quartiers centraux de Paris. La particularité de ces boutiques est de créer une ambiance de marché dans les rues commerçantes parisiennes. Il souhaitait être au plus près de sa clientèle tout en proposant des fruits et légumes de haute qualité.
Quelle est la recette de votre succès ?
La qualité fait partie de l’ADN de nos boutiques primeurs ! Et c’est à mon sens, ce qui a fait notre force. Le contrôle de notre chaîne d’approvisionnement à travers le rachat d’un des plus gros grossistes de fruits et légumes à Rungis, Prière et Zahler Frères, nous a permis d’être plus indépendants et de maintenir une qualité optimale. Et bien sûr, la création de notre propre marque de fruits et légumes éponyme Au Bon Jardinier grâce à nos relations étroites avec les producteurs partout en France, a renforcé notre image de marque.
Quels sont vos engagements ?
Satisfaire les besoins de nos clients exigeants est notre priorité numéro 1. L’idée est donc de nous adapter aux nouvelles habitudes de consommation, notamment pour les Parisiens qui ont de moins en moins le temps de cuisiner. Ainsi, nous proposons, en boutique et sur epicery, des jus pressés, des salades de fruits, mais aussi des produits déjà pré-découpés prêts à l’emploi. Nous proposons également un large choix de produits biologiques et des rayons dédiés pour répondre à cette demande croissante du mieux manger.
De plus, nous accueillons nos clients dans une ambiance chaleureuse. La valeur humaine est prise en compte aussi envers nos employés qui sont, pour certains, avec nous depuis plus de 20 ans. Nous valorisons leur travail et travaillons dans une atmosphère familiale. Enfin, nous nous engageons sur la fraîcheur et le goût de nos produits. Pour cela, nous favorisons les circuits courts en faisant appel à des agriculteurs français notamment.
Pourquoi tu as décidé de reprendre l’affaire familiale ?
Comme je le disais, je baigne dans cet environnement depuis toute petite. Mon papa nous ramenait avec nos sœurs faire sa “tournée” des magasins tous les week-ends. Et pendant les fêtes, nous venions tous donner un coup de main pour la vente de champignons ou de fruits secs ! Je me retrouve beaucoup dans ces valeurs de mieux manger, de produits frais et surtout de commerce de proximité qui commence à se faire de plus en plus rare avec le développement des supermarchés.
Mon choix s’est concrétisé lorsque mon père m’a fait part de son souhait de se retirer peu à peu de l’entreprise familiale, pour nous laisser la place, à mes frères et sœurs et moi. Et c’est vrai que j’ai une indépendance en tant qu’actionnaire, que je n’aurais jamais eue dans une autre société en tant que simple salariée.
Qu’est-ce qui t’épanouit le plus au quotidien ?
J’ai énormément contribué au développement de la marque Au Bon Jardinier, et notamment à la création d’une vraie chaîne de boutiques plutôt que de simples magasins indépendants.
Passer tous les jours devant nos enseignes, voir les clients et les passants qui prennent nos étals en photo, partager des moments de rire et d’émotion avec nos collaborateurs en magasin, les voir évoluer et s’épanouir au sein de notre société… C’est ce qui me motive le plus à continuer !
Le métier de primeur existe depuis des décennies. Comment le vois-tu évoluer ?
C’est un métier qui a connu un regain d’intérêt ces dernières années, surtout depuis la crise du Covid. Beaucoup de personnes se sont reconverties en voyant la demande exponentielle en produits frais. Le seul souci est que beaucoup ne comprennent pas qu’il s’agit d’un vrai métier, qui nécessite un savoir-faire pour préparer les étals, les réassorts de produits, conseiller les clients sur les saisonnalités, les façons de cuisiner les produits…
Les supermarchés commencent aussi à proposer des rayons primeurs mais nous ne les voyons pas comme de vrais concurrents, ils proposent des produits différents moins qualitatifs. Les primeurs bio et direct producteurs ont la côte et ce sont eux qui vont remplacer les primeurs d’antan surtout dans les grosses villes comme Paris, Lyon, Bordeaux ou Marseille.
Quels sont vos prochains projets ?
Nous venons d’inaugurer notre première boutique 100% bio L’Artisan Au Bon Jardinier à Paris, également en ligne sur epicery. L’objectif est de tester les produits et l’organisation d’un primeur bio pour ensuite développer ce concept dans de nouveaux points de vente. Nous travaillons aussi sur le développement de notre marque auprès des entreprises, en leur proposant des paniers de fruits bio et conventionnels. Nous avons lancé Lemonade, notre premier « Juice Bar et Healthy Cantine », qui servira de première expérience en restauration. Notre site internet est également en construction !
Quel est ton produit coup de cœur en ce moment ?
Nous venons de lancer nos jus de pommes fraîchement pressés dans tous nos points de vente. C’est un produit délicieux et qui a connu un très gros succès dès son lancement. Le butternut et le potiron, sous toutes leurs formes, sont à l’honneur. J’adore personnellement le velouté de butternut au lait de coco, c’est une recette hyper simple à réaliser et qui peut vous tenir des jours au frigo !
Pour finir, Au Bon Jardinier en un mot selon toi ?
Je dirais « Famille ». On considère nos collaborateurs comme des membres de notre famille, nous les invitons à nos événements importants, nous les aidons en cas de pépins financiers… Nos clients fidèles sont aussi comme de la famille, les petites mamies qui passent nous voir tous les jours, qui offrent des cadeaux à nos salariés.