D’un souvenir d’enfance, Marie-Laure imagine un univers qui ne laisse personne de glace. Elle embarque Ollivia, son amie de longue date, pour fonder Fruttini en 2018. Ensemble, elles redorent le blason d’un dessert désuet des années 80 pour en faire un objet de haute-glacerie. Repérées par la cheffe étoilée Hélène Darroze et le quotidien new-yorkais NY Times, les fondatrices étaient loin de s’imaginer la folle aventure qui les attendait. Partenaire epicery depuis plus de 4 ans, Marie-Laure nous ouvre les portes de leur atelier artisanal pour revenir sur cette épopée complètement givrée.
D’un souvenir d’enfance à la haute-glacerie
Popularisés par Miko dans les années 80, les “Frutti” ont bercé l’enfance de Marie-Laure. Chaque été, dans le sud de la France, sa maman lui achetait des oranges et citrons givrés qu’elle dévorait avec beaucoup de gourmandise. Avec le temps, ces créations glacées atypiques sont devenues presque désuètes.


De cette Madeleine de Proust, Marie-Laure imagine une fabrication complètement artisanale, pour s’éloigner des standards industriels qui collent à la peau des fruits givrés. Elle présente l’idée à son amie d’enfance Ollivia, qui commence par refuser. Elle finit par se laisser convaincre de prendre part à cette aventure entrepreneuriale rafraîchissante.
Après plusieurs mois de travail, elles ouvrent finalement les portes de leur boutique dans le quartier parisien de Saint-Placide en décembre 2018. Fruttini est lancé et le concept de “haute-glacerie” est déposé dans la foulée. À peine 5 ans plus tard, le souvenir d’enfance de Marie-Laure se fait une place de choix dans le NY Times, parmi les 25 essentiels à manger à Paris. Pari réussi !
Une fabrication artisanale
Si Fruttini a réussi à devenir une référence en si peu de temps, c’est bien pour le soin apporté à la fabrication de leurs fruits givrés. Le duo d’entrepreneuses a choisi la proche banlieue parisienne pour installer son atelier. Ici, une équipe de 6 personnes fait vivre un savoir-faire artisanal au quotidien.


Chaque fruit est nettoyé, coupé en 2 et creusé à la main. À partir du jus, de la pulpe ou des zestes selon les fruits, l’équipe fabrique un sorbet. Aucun additif obscur ne vient perturber la recette originelle : du fruit, du sucre et rien de plus.


Une fois passées au surgélateur, les coques des fruits sont ensuite garnies de sorbet avant d’être assemblées. Après un dernier passage au surgélateur et un nettoyage minutieux, les créations glacées sont envoyées en boutique à seulement quelques kilomètres de là pour régaler les becs givrés.
L’air du temps comme inspiration
Si les agrumes sont leurs créations les plus emblématiques, les deux amies s’en sont affranchies ! Fruit de la passion, noix de coco (la création préférée d’Ollivia) ou encore kiwi (celle de Marie-Laure) côtoient citron, orange et mandarine. À chaque saison, la boutique revêt de nouvelles couleurs : rhubarbe et fraise au printemps, tomate et nectarine en été, figue à l’automne…
En passant le plus clair de leur temps dans leur boutique du 6e arrondissement parisien, Marie-Laure et Ollivia savent aussi prendre le pouls des tendances directement auprès de leurs clients. Si ces derniers apprécient (re)découvrir les classiques comme le fruit de la passion ou le citron jaune à la verveine, ils attendent toujours avec impatience le “fruit du moment”. Le petit dernier de la maison ? La limonette de Marrakech, aussi appelé citron Bergamotier – que vous pouvez retrouver dans notre Guide des 30 spécialités du Printemps et sur epicery !

Engagées pour le maintien d’un savoir-faire artisanal, Marie-Laure et Ollivia ne se voient pas ouvrir de nouvelles boutiques. Par contre, elles se plaisent à rêver d’un verger d’agrumes, où elles feraient elles-mêmes pousser leur récolte. En attendant, elles continuent de faire vivre leur boutique et de partager leur amour pour la saisonnalité et la convivialité… Après tout, ce n’est pas pour rien que chaque création Fruttini se coupe en deux !