Les origines de Pâques
Des origines paiennes et polytheistes
De tout temps, nous fêtons la renaissance de la nature après les longs mois d’hiver et l’arrivée bien attendue du printemps. Dans toutes les sociétés polythéistes, le printemps est la saison la plus importante de l’année. Car de la même manière que les Celtes craignaient réellement que le ciel ne s’effondre sur eux sans l’aide du chêne de Taranis, pilier du cosmos ; de même l’on craignait un printemps tardif, après un hiver trop long et froid. L’image même de cette crainte se retrouve dans le personnage mythologie de Baba Dochia, sous les traits d’une très vieille femme, originaire des terres bulgares et roumaines. Baba Dochia, impatiente de l’arrivée du printemps, se serait aventurée dans la forêt, croyant après un beau jour de soleil, le beau temps revenu. Mais la nuit tombée, l’hiver reprit ses droits et la vieille femme mourut gelée.
La légende de Demeter, dont la fille Perséphone est retenue aux enfers six mois de l’année, les mois d’hiver, représente aussi toute l’impatience et la joie de voir s’éveiller enfin la nature : l’arrivée du printemps est vécu, même par une des plus grandes déesse, comme une libération.
De nombreuses divinités indo-européennes seraient d’ailleurs, comme Perséphone, enfermées ou endormies l’hiver ; et l’on fêtait leur éveil ou leur libération durant les mois du printemps : Brig, déesse Irlandaise, Mat’syra Zemlia au panthéon slave dont les os sont de roche, le sang de rivière et les cheveux des plantes… Le plus grand événement fêtant le retour des dieux et leur expansion à travers la campagne est la Nuit de Walpurgis, une fête ayant lieu entre le 30 avril et le 1er mai dans toute l’Europe. Si l’on célèbre aujourd’hui Pâques aux alentours du 15 avril, il est certain que cette fête prend toute son importance dans cette Nuit de Walpurgis, célébrée dans toute l’Europe depuis des millénaires.
Pâques, dans la religion catholique
De la même manière que l’arrivée du printemps est l’événement le plus important de l’année des religions polythéistes, Pâques est la fête la plus importante du christianisme. Elle est multiple, ce qui explique son s, car elle commémore la dernière Cène qui institua l’eucharistie, la Passion, et la Résurrection de Jésus. L’origine étymologique vient de la légende des dix plaies d’Egypte : Pasah, qui signifie “passer au-dessus” . En effet, Pessah, la Pâque juive (et oui, sans s), commémore la colère de Dieu contre le pharaon et les egyptiens, qui tenaient les juifs en esclavage. Après les 9 premiers fléaux vint le plus féroce : tous les enfants nés dans l’année seraient tués dans la nuit, sauf ceux des familles juives, lesquelles avaient reçu pour instruction de badigeonner leurs portes et fenêtres du sang d’un agneau, informant les puissances de passer au-dessus sans s’arrêter. Le Christ, dans la symbolique chrétienne, ayant lui-même vécu la Passion durant cette période, il devint l’agneau immolé pour sauver l’humanité. C’est, dès le 2e siècle, la première fête célébrée dans les calendriers chrétiens. Si certaines des premières Eglises chrétiennes primitives célébraient Pâques le vendredi, portant leur attention sur la Passion et la dernière Cène, et suivant les traditions juives, l’Eglise de Rome fêtait Pâques le dimanche, mettant l’accent sur la résurrection. Durant de nombreuses décennies, le calcul de la date de Pâques fut source de querelles et de recherches effrénées. Aujourd’hui, le calcul, appelé comput, est particulièrement complexe, notamment lorsqu’il s’agit de le représenter par des algorithmes mathématiques. Il est cependant reconnu que Pâques a lieu le dimanche suivant la première pleine lune du Printemps.
Évangélisation de Pâques
En Europe, avant la période de l’Évangélisation et alors que les peuples respectent toujours les croyances païennes ou polythéistes de leurs régions, on assiste à des chevauchements des cultes greco-romains et des croyances celtiques autour de la résurrection de la nature et de l’équinoxe (la fameuse nuit des Walpurgies). Au fur et à mesure de l’évangélisation cependant, les chrétiens s’appuient sur les traditions locales et transforment peu à peu les fêtes païennes en fêtes chrétiennes, gardant cependant un très grand nombre de traditions dans les célébrations de Pâques. On note notamment qu’en Grande-Bretagne, où Pâques est appelée Easter, l’on célébrait la déesse Eostre, laquelle symbolise le renouveau et annonce le printemps. C’est pourquoi à ce jour encore, un grand nombre de traditions datant des premiers siècles sont encore pratiquées à Pâques.
Les traditions de Pâques
Les toutes premières traditions autour de Pâques sont celles se rapportant aux divinités antiques : Maia, la déesse du printemps selon les romains, et qui a donné son nom au mois de mai, était célébrée en sacrifiant une truite pleine (ça vous rappelle quelque chose ?) Pour apaiser Mama Dochia, on accrochait des offrandes aux arbres ou on les cachait sous des pierres, dans les prémices de ce qui deviendra la chasse aux œufs. Pour Flore, la déesse des fleurs et de la fécondité, on s’ornait de couronnes de fleurs et l’on sacrifiait du gibier tel que le lièvre et le sanglier.
Aujourd’hui, c’est principalement en Allemagne, en Suisse, en Autriche, en Alsace et Moselle, mais aussi en Martinique, Guadeloupe et à La Réunion que Pâques est le plus fêté, avec des rites associés à l’Église catholique ou orthodoxe notamment. Cette fête s’apparente à Noël, et l’on s’offre des cadeaux, notamment des œufs de Pâques.
Les œufs de Pâques
En France et dans le Sud de l’Europe, la tradition veut que l’œuf de Pâques soit apporté par les cloches. En effet, celles-ci seraient parties le jeudi soir, veille du Vendredi Saint, en direction du Vatican où le Pape les aurait bénies ; ce qui explique pourquoi les cloches sont muettes le vendredi de Pâques. Elles reviennent le dimanche, chargées d’œufs (en chocolat, en sucre, ou simplement peints de couleurs vives). Dans tout le quart nord-est de la France, en Allemagne, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis, c’est le lapin ou le lièvre de Pâques qui distribue les œufs. Cet œuf est un motif symbolique extrêmement présent dans les mythologies : selon le panthéon finlandais, le monde serait né de l’œuf ; et l’on a aussi retrouvé des œufs décorés en Afrique datant de plus de 60 000 ans. Dans la chrétienté, l’œuf est aussi porteur de symboles : l’œuf dur, par exemple, est un composant du repas de deuil. La Tradition de s’offrir des œufs remonte à l’Antiquité, en Perse et en Egypte, où l’on s’offrait des œufs peints en rouge pour fêter le renouveau.
En France, on dit souvent que la tradition vient du fait qu’il était interdit de consommer les œufs pondus pendant le carème, et que ceux-ci étaient alors bouillis et peints pour fêter Pâques. C’est au 19e siècle que les Allemands ont, pour la première fois, l’idée de remplacer les œufs par des œufs en chocolat ou en sucre.
Les fouets
Dans l’est de l’Europe, en Hongrie, Slovaquie, République Tchèque et Roumanie, une tradition a encore lieu dans certaines régions rurales : les garçons et les hommes tressent des fouets avec des roseaux et des rubans colorés, tandis que les femmes et jeunes filles colorents des œufs durs avec de la cire. Le matin du lundi de Pâques, les garçons font le tour de leur voisinage pour “fouetter” les jeunes filles, lesquelles leur offrent en échange des bonbons s’ils sont jeunes, et un verre d’alcool s’ils sont adultes.
L’eau de Pâques
En France et surtout au Québec, l’eau de Pâques permettrrait de guérir des maladies. Selon certains, c’est l’eau de pluie tombée au matin de Pâques ; selon d’autres, elle est récoltée par des enfants dans les rivières le dimanche matin ; enfin, dans la religion catholique, il s’agit de l’eau bénie pendant la célébration de la messe du matin de Pâques. Au Québec, on conserve cette eau toute l’année et on l’utilise avec parcimonie.
Cuisiner un repas de Pâques
En France, c’est bien en cuisine que Pâques a le plus de traditions ! Le repas de Pâques est l’occasion de manger un gigot d’agneau accompagné de flageolets ou de légumes nouveaux pour fêter le printemps.
En Alsace sont confectionnés les Osterlammele, des biscuits en forme d’agneau, tandis que dans le reste de l’Europe, de nombreux gâteaux sont préparés pour Pâques. En effet, les familles devaient utiliser les nombreux œufs pondus lors du carême. C’est pourquoi, on retrouve des desserts de Pâques propres à chaque pays : le koulitch et la pashka en Russie, le Campanare della Nonna en Italie, ou bien la Couve Crestoise en forme de nid dans la Drôme.
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